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Nova - Cortana


GaetanM30

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Bonjour à tous.

C'est l'un des premiers posts que je fais sur le forum, je suis plutôt actif dans les commentaires d'actualités d'habitude. Mais je tenais à vous faire part d'un petit "roman" que j'avance tout seul, dans mon coin. Alors attention cependant : je ne m'engage en rien, et j'utilise le temps libre que j'ai parfois pour écrire. Ça veut dire que même si je vais essayer de respecter un certain délais (environ un mois par chapitre), il est aussi possible que ça s'éternise. Je tiens autant à vous prévenir maintenant, c'est important. Surtout que mes chapitres sont très longs et dignes d'un vrai "roman". D'ailleurs vous remarquerez un style d'écriture différent sur certains d'entre eux. En effet ils ne sont pas tous écrit les uns après les autres, parfois je jongle d'un chapitre à un autre. Alors du coup, selon la période, je suis plus ou moins inspiré dans le choix de mes mots. Les 4 premiers chapitres sont écrits, ça me laisse donc 4 mois pour faire les autres et respecter mes délais.

Dans l'ensemble. Pourquoi "Nova" ? Vous aller rire mais là tout de suite, je ne me souviens plus pourquoi j'ai appelé ça comme ça. Il y a avait une bonne raison, en rapport avec les novas galactiques, mais je ne me souviens plus laquelle pour l'instant. L'histoire quant à elle, reprend le scénario après Halo 4. Ce n'est pas à proprement parlé une "suite", dans le sens où je ne reprends pas les mêmes événements, et que je ne donne volontairement pas de date précise sur le moment de l'histoire (pour l'instant). J'essaie de faire en sorte (sauf si Cortana réapparaît dans Halo 5) de ne pas être en désaccord avec l'intrigue d'un jeu qui n'est pas encore sortit, histoire que même après Halo 5, mon histoire justement soit toujours valable et crédible. Ça limite donc les possibilités, mais je fais avec. Cependant, il est prévu que j'y ajoute beaucoup de références à l'univers étendu du jeu, toutes, dans le respect de la crédibilité, bien sûr.

Voilà, pour ce qui est du reste, je vous rassure, le prologue ne signifie pas que l'intrigue s'oriente dans du sentimental ou du romantisme, loin de là. Il sert juste à introduire l'histoire et comprendre la raison des chapitres suivants concernant Cortana. Sur ce, bonne lecture.

PS : Il peut arriver quand j'écris, que des fautes apparaissent, que des mots disparaissent voir, maladroitement, des erreurs de syntaxe. N'hésitez surtout pas à m'en faire part et à me corriger. Vu la taille des chapitres, je ne peux pas tout voir quand je me relis et je ne suis pas un écrivain "expérimenté".

PROLOGUE

La perte d'une amie

C'était fini. Tout était fini. Les Covenants, le Didacte, la Terre. Il avait fait son devoir. Il venait de terminer son service. Pourtant quelque chose manquait. Quelque chose d'encore bien réel. Il pouvait ressentir sensations et sentiments. Et même émotion.

Doucement, le Major se réveilla. Il était agenouillé, les bras tendus au sol, la tête baissée. Autour de lui, une intense lumière bleue l'enveloppait. Elle formait comme un rideau de pluie. Il redressa la tête, et chercha à se situer.

« Cortana ? » demanda t-il inquiet.

Personne ne lui répondit. Il se releva, et observa attentivement autour de lui. Il n'y avait rien. Il était seul.

« Cortana, vous m'entendez ? »

Toujours aucune réponse. Toujours ce même vide. Il patienta un court moment et fit un quart de tour sur lui-même.

« Cortana répondez ! » dit-il d'un ton plus pressant.

Rien. Il observa à nouveau autour de lui. Soudain, une lumière bleue très intense se refléta dans le coin de sa visière. La source était de plus en plus lumineuse. Elle semblait se rapprochait. Le spartan se retourna, pour en connaître l'origine. Une silhouette de forme humaine se dirigeait vers lui, d'un pas lent. C'était le visage d'une femme. Un visage qu'il connaissait très bien : Cortana. Elle continua de s'avançait vers lui. Elle n'avait pas seulement une forme humaine, elle en avait désormais la taille aussi. Malgré tout, elle était plus petite que le Major, d'environ une tête. Ce dernier ne pu cacher sa surprise. Son étonnement. Il ne comprenait pas. Elle s'arrêta à un mètre de lui.

« Mais... », dit-il, confus.

Cortana lui sourit, de manière gênée. Telle une fille timide lors de son premier rendez-vous avec un garçon.

« Ne me regardez pas comme ça, on dirait que vous avez vu un fantôme. » lui répondit-elle, toujours avec ce même sourire qu'elle ne pouvait dissimuler.

Puis son visage se raidit. Sa mine devint plus sombre, passant de la joie à la tristesse. Elle savait ce que cette situation signifiait. Et le Major le savait aussi.

« Mais si on est ici... », ajouta-t-il, hésitant, les mains ouvertes en signe d'incompréhension.

Quelques minutes auparavant, il venait de faire exploser manuellement une tête nucléaire Havoc. En théorie, ils ne devraient pas être ici, ou ailleurs. Ils ne devraient même pas avoir la capacité de ressentir quoi que ce soit. A vrai dire, ils ne devraient être plus rien, si ce n'est poussière. Plusieurs secondes s'écoulèrent dans le calme, alors qu'ils se regardaient dans les yeux.

« Ça a marché, vous avez réussi, finit-elle par dire se forçant à sourire. Comme toujours. » conclu-t-elle d'un ton plus mélancolique.

La réalité des événements avait rattrapée sa joie, et faisait désormais place à la douleur et la déception, qui l'envahissait. Elle s'efforçait tant bien que mal de ne pas le montrer.

Le Major leva la tête, observa une fois de plus les alentours.

« Comment on ressort d'ici ? » demanda t-il en cherchant une issue.

Cortana baissa la tête, et prit son inspiration. Elle tenta de cacher sa peine. Puis elle redressa la tête, d'un air décidé.

« Je ne vous accompagne pas cette fois. » avoua-t-elle.

Le spartan resta sans voix. Sans bouger. Il posa son regard sur elle et l'observa un moment. Il finit par pencher légèrement sa tête en avant, surprit par sa réponse.

« Quoi ? »

« La majeure partie de moi est là, dit-elle en regardant le sol. J'ai tenu le temps qu'il fallait pour vous faire sortir » ajouta Cortana en regardant à nouveau John.

Le Major se redressa, et se repositionna. Il était quelque peu désorienté, refusant l'idée de partir sans elle.

« Non. Ce n'est pas... Nous partons ensemble. », dit-il, confus.

Elle tenta difficilement de contenir sa tristesse, mais sa voix et ses yeux la trahissaient.

« C'est trop tard. » affirma-t-elle.

Mais le spartan refusa un tel dénouement. Il mit ses émotions de côté un court instant et s'imposa en protecteur.

« Je ne vous laisserez pas ici. » dit-il décidé et sûr de lui.

« John... » soupira-t-elle en s'approchant de lui.

Délicatement, elle posa sa main sur son plastron. Au contact de l'armure, elle laissa échapper un sentiment de satisfaction.

« J'ai attendu ce moment si longtemps... » murmura-t-elle en fermant les yeux.

Puis elle les rouvrit, et les leva pour regarder John. Elle caressa avec douceur l'armure ce ses doigts tout en retirant sa main. Il baissa la tête, et détourna le regard.

« Ma mission était de vous protéger. » dit-il avec une pointe de déception mal dissimulée.

En effet, il n'arrivait pas à accepter cette rupture. Il n'arrivait pas à lui faire ses adieux. Ni même à penser qu'il allait falloir le faire. Il ne pouvait se résoudre à se séparer de Cortana. Ce n'était certes qu'une IA, mais elle n'était pas comme les autres. Et il avait fini par s'attacher à elle au fil de leurs aventures. Il la considérait comme une amie. Elle tenta de le rassurer.

« Nous étions censés nous protéger l'un l'autre. » dit-elle en cherchant le regard du spartan.

Alors il redressa sa tête, et la regarda dans les yeux.

« Et on a réussi... » ajouta-t-elle.

Un lourd silence s'installa après ces mots. Ils s’observèrent, face à face, pendant un moment. Cortana eut de plus en plus de mal à dissimuler sa peine et la tristesse se creusait dans son visage. Si elle avait la capacité de pleurer, ces yeux seraient embués.

« Cortana, je vous en prie... » dit John en baissant la tête.

Puis il finit une fois encore par détourner son regard, tentant de faire face à ses émotions, et, tout comme son amie, de contenir sa peine.

Mais elle ne lui répondit pas. Elle s'efforça de ne pas succomber à son chagrin, et recula, lentement. Elle le regardait, le regard toujours aussi triste. Le Major redressa la tête et l'observa s'éloigner. Il ne su quoi dire ou comment réagir. Il était désemparé.

« Attendez... » laissa-t-il échapper, en tendant brièvement la main.

Cortana ne lui répondit toujours pas. Elle continua de s'éloigner, face à lui, le regardant.

« Bon retour, John... » murmura-t-elle, avant de disparaître dans le rideau de lumière.

Celui-ci resta là, sans bouger. Il continuait de regarder l'endroit, ou quelques instants avant se tenait Cortana, espérant sans doute la voir revenir. Tout autour de lui, le rideau commençait à s’affaisser, laissant apparaître les débris du vaisseau du Didacte se qui se répandaient dans l'espace peu de temps après l'explosion. Mais il ne bougea pas. Il restait là, immobile. Avec la douleur d'avoir perdu une amie.

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CHAPITRE 1

Du savoir naît le doute

« Qu'est ce que c'est que ça ? demanda le Major, perplexe.

- On dirait, une sorte de cartographe. La dernière trace d'accès à ces documents date de... d'il y a approximativement cent mille ans. » lui répondit Cortana.

Ils se trouvaient face à une immense représentation holographique. Des millions, peut être des milliards de points baignaient dans la pièce, diffusant une douce lueur bleuté. De diverse taille, de diverse intensité et de diverse répartition, ils semblaient également être en mouvement. Mais ce dernier était faible, il ne s'agissait pour la plupart que d'un amas de petites lumières gravitant autour d'une, plus importante. En dehors de cet étrange phénomène, la pièce semblait absente de tout obstacle, et imposante. Les murs étaient invisibles, autant que le plafond ou le sol. Cet endroit donnait une sensation de vide. Comme si le Major était en apesanteur dans l'espace infini. Sachant que ce dernier avait bien les pieds sur terre, cette sensation était dérangeante. Elle provoquait un sentiment d'inquiétude, d'insécurité.

« Ça représente quoi ? » s'interrogea-t-il.

Cortana paru hésitante.

« Je n'en suis pas sûr, on dirait une carte de notre galaxie. Mais sa structure représentative est étrange. »

Ces points translucides bleus étaient donc sans doute des planètes, des étoiles ou même des systèmes solaires. Ce qui explique le mouvement gravitationnel. Cependant, comme l'avait affirmée la coéquipière du spartan, sa représentation n'avait rien de semblable à celui de la galaxie, telle qu'ils la connaissaient. Les points étaient totalement diffus, il n'y avait pas de concentration lumineuse en son centre.

Le Major fit quelques pas, avançant doucement, observant le spectacle qui s'offrait à lui, sans doute émerveillé.

« A quoi sert cette carte ? » questionna ce dernier.

Quelques secondes d'un calme surnaturel prirent place après ses mots. Jusqu'à ce que Cortana brise ce silence.

« Je crois que c'est une classification. J'ai utilisée ma base de données pour trouver les informations nécessaire afin de me permettre de comprendre, mais je reconnais que j'ai encore quelques soucis à ce niveau là, déclara l'IA.

- Classification de quoi ? » s'empressa-t-il de demander.

Cortana était encore en train d'analyser la nature de cet hologramme. Elle aurait bien aimée lui donner une réponse précise, mais elle ne le put. Cependant, elle avait quelques indices lui permettant de deviner l'objectif de ce cartographe. Alors qu'elle s’apprêta à lui faire part de son avis, son analyse toujours en cours, lui permis de décrypter une information familière.

« Ici, la Terre. » dit-elle, pensive.

L'un des nombreux points lumineux se mit à clignoter, à l'une des extrémités de la carte. Ce point était infiniment petit, si bien qu'il ne l'aurait sans doute jamais vu sans l'aide de Cortana. Le Major s'approcha de celui-ci. Poursuivant toujours son analyse, au fur et à mesure les informations parvenaient à sa protégée, qui les lui donna.

« Homo sapiens. Monument établi : Portail. On dirait que les Forerunners tenaient un bestiaire, avec des informations sur les différents mondes d'origine et sur les installations qu'ils y ont placées. » lui précisa-t-elle.

Le spartan observa le point lumineux qui clignotait, face à lui. Il resta pensif. Sans bouger. Puis brusquement, il tourna la tête vers le centre de l'hologramme. Une marée de points bleus noyait ses yeux, se reflétant sur sa visière dorée.

« Vous sauriez nous situer ? demanda-t-il.

- Négatif, déjà essayé. La structure interne de Requiem ne me permet pas d'avoir des coordonnées précises. » lui répondit-elle, déçue.

Il resta encore un moment pensif.

« Et les Covenants, est-ce qu'ils ont eu accès à ces informations ?

- Négatif, je n'ai trouvé aucun de leur code de déverrouillage dans le système. S'ils ont tentés d'y accéder, ils n'y sont pas parvenus. Comme je vous le disais, la dernière trace d'accès date d'il y a cent mille ans. Avant aujourd'hui bien sûr. » le rassura-t-elle.

Une multitude d'information se trouvait là, face à eux. Une infinité de possibilité. Ils pouvaient par exemple localiser tous les Halos restant, chercher les mondes d'origines de chaque espèce Covenant, définir l'espace que colonisait autrefois l'humanité par rapport à la taille de la galaxie, etc.

Mais tout ceci était, à l'heure actuelle, une perte de temps. L'Alliance Covenant était détruite, le Parasite endigué, et la guerre terminée. Enfin, c'est ce qu'ils avaient cru. Car pour l'instant, le Major et Cortana sont perdus sur un monde artificiel Forerunner, traqués par des dissidents Covenants, et à la recherche de l'UNSC Infinity, duquel ils ont tentés d'établir un contact. Ce dernier serait, semble t-il, au cœur de Requiem, pour une raison totalement inconnue.

Cependant ces informations avaient tout de même une importance capitale. Tandis que Cortana s'apprêta à stopper ses analyses et stocker le maximum de données, un tableau classifié lui apparu. Elle se permit donc de le déchiffrer et de l'étudier. Visiblement, ce tableau classait par ordre décroissant les espèces rencontrées par les Forerunners, parmi les plus hostiles et menaçantes pour l'avenir de la galaxie. Elle décrypta sans difficultés quelques-unes de ces énumérations. En numéro sept, il s'agissait des Shangheillis (Élites). En numéro cinq, les San'Shyuums (Prophètes). L'IA fut surprise de découvrir l'Homo sapiens (Homme) en quatrième position. En numéro trois, elle reconnu le nom d'une race apparaissant régulièrement dans les systèmes cryptés Forerunners, les Précurseurs. En numéro deux, elle ne fut pas surprise de voir le Parasite. Cependant, elle ne put s'empêchait de remarquer l'étrange symbole rouge qui liait les numéros deux et numéro trois, se demandant de quoi il pouvait bien s'agir. En place de numéro un, trônait un autre nom. Impossible à décrypter. Cortana utilisa toutes les données qu'elle avait en sa possession pour tenter d'y remédier. Sans résultat. Il était en effet étrange qu'un autre nom que celui du Parasite siège au sommet de ce classement, sachant que ces derniers étaient responsables de l'extermination des Forerunners. Qu'est ce qui pouvait être pire qu'un virus intergalactique contagieux destiné à transformer toutes vies biologiques de l'Univers en monstres désarticulés ?

Elle trouva un lien inséré dans le nom qui lui faisait obstacle. Elle y accéda. Quelques informations cryptées étaient disponibles. Le cryptage était élevé, mais les informations en question, bien maigres. Étrange. Parmi celles-ci, aucun monde d'origine mais une localisation par contact avec des données cartographique. Encore plus étrange. La zone désignée clignotait en rouge. Une zone restreinte, à l'autre extrémité de la galaxie, proche de l'installation 01. Comment un contact aussi faible avec une race extraterrestre pouvait justifier un tel niveau de menace ?

« Cortana ? demanda John, qui apercevait subitement, sans comprendre, une zone clignoter en rouge sur l'hologramme.

- Rien, lui répondit-elle. Ne traînons pas ici, nous devons rejoindre l'Infinity. »

Le spartan recula lentement, ne pouvant détacher son regard de ces millions de points bleutés. Quand il s'approcha de l'extrémité par laquelle il avait pénétré dans cette pièce, il tourna les talons et s'en alla. La porte de la salle se referma dans son dos. Il suivit un couloir de plusieurs dizaines de mètres. Puis il en sortit, se trouvant à présent dans la salle où ils avaient précédemment identifiés le nom de l'astre sur lequel ils se trouvaient : Requiem. Derrière lui, la porte hautement cryptée de la salle, que Cortana avait repérée suite à une incohérence fréquentielle, se referma doucement. Une fois totalement fermée, elle se fondit avec le mur, comme si elle n'avait jamais existé.

Ce n'était pas « rien », contrairement à ce qu'elle avait affirmée au Major. C'était très important, mais elle ne disposait pas des informations nécessaires pour prendre en considération la valeur de celle-ci. Le mystère restait entier.

>>> Fermeture de l'archive numéro 11164.30151.370H_

Depuis une durée indéterminée, Cortana analysait le moindre fichier de son système. Jusqu'au jour où elle tomba sur des informations suspectes enregistrés durant la période des événements sur Halo Alpha, l'installation 04. A l'époque, la priorité leurs missions, dont celle de détruire l'anneau, ne lui permit pas de mettre en évidence ces informations, qui furent stockés mais inutilisés. Désormais, elle avait tout le temps qu'il lui fallait, et à mesure qu'elle effectuait une analyse approfondie de ses partitions depuis une recherche ciblée, des données jusque là totalement anodines resurgirent du passé. Comme celle qu'elle venait de fermer, s'étant déroulé sur Requiem en 2557, alors que Cortana et le Major arpentaient les couloirs d'une installation Forerunner.

« J'aurai du m'en rendre compte. » se dit-elle.

Tout avait commencé lorsqu'elle étudia à nouveau et en détail les données récupérées dans le système interne du premier Halo qu'ils avaient découvert, elle et le Major (qui était encore Adjudant pendant ces événements). Elle prit soin de n'omettre aucun sous-dossier, aucun sous-fichier, aussi caché et enfoui soit-il. Puis soudain, elle découvrit par hasard un dossier classifié et hautement crypté, avec un chemin d'accès d'une longueur exceptionnelle. Visiblement, celui ou ceux qui avaient créé ce dossier ne souhaitaient pas que quiconque puisse y avoir accès. C'était étrange. Cortana eut beaucoup de mal à décryptée ce dossier. Ce dernier ébranla même ses schémas de décryptages les plus sophistiqués, basé sur la technologie Forerunner. Finalement, et tant bien que mal, l'encodage se brisa. Les informations contenu à l'intérieur de ce dossier étaient pour le moins surprenantes. Elles faisaient référence à une forme de vie intelligente, extragalactique. Cependant, la richesse de ces informations était très faible. Ce qui étonna l'IA. L'un des cryptages les plus développés auxquels elle ait eu à faire, pour protéger seulement une douzaine de fichier. Aucun ne comportant de données sensibles.

De là, débuta sa longue et interminable quête de savoir. Elle passa en revue chaque octet de son système, cherchant à identifier la moindre information en rapport avec cette « forme de vie extragalactique ». Elle s’aperçut rapidement que les Forerunners étaient très discrets à ce sujet. Et également anormalement protecteurs. Les cryptages les plus sophistiqués gardaient précieusement ces informations. Jusqu'à présent, ses recherches n'avaient aboutit à rien de concret. Tout était trop vague.

« Il doit forcément y avoir un document qui justifie toutes ces données, les Forerunners n'ont pas rencontrés des fantômes ! » s'écria-t-elle, agacée.

Ce manque de renseignement était frustrant. De plus, quelque chose en elle l'inquiéta. Toutes ces mesures prises par les Forerunners pour protéger ces documents sortaient de toutes logiques. Elle était persuadée que tout cela cachait une révélation effrayante. La galaxie était peut être toujours en danger.

« Ah voilà, il me semblait avoir vu quelque chose à ce moment là. J'espère que ça me permettra d'y voir plus clair. » dit-elle soudain, ouvrant une nouvelle archive vidéo.

>>> Ouverture de l'archive numéro 11865.70043.976E_

« Pourquoi continuez-vous de lutter, votre solitude est déjà confirmée. » dit une voix lente, caverneuse, étouffée, qui semblait surgir du néant.

Soudain, une tentacule surgit du fond de la salle et tenta de toucher l'hologramme de Cortana, debout au dessus d'une borne. Cette dernière la repoussa, mais elle commençait à s'épuiser. La créature tentait, depuis maintenant plusieurs semaines terrestres et avec un rare acharnement, de la corrompre. Elle, son savoir, ses systèmes. La Terre. L'IA humaine résistait tant bien que mal à la moindre de ces tentatives, mais sentait en elle un sentiment d'impuissance désagréable.

« Ceux qui vous ont créés, ne reviendront jamais vous cherchez. » insista la même voix, qui semblait résonner dans toute la structure de Grande Bonté.

Cortana souffla. Elle ne donnerait jamais aucune de ses informations, quitte à enclencher un protocole de suppression si la situation le nécessitait. Elle fit disparaître son hologramme de la borne, espérant se tenir le plus à l'écart possible du Parasite, qui infestait la station spatiale Covenant.

« Je possède déjà le savoir de ceux qui ont créés ces anneaux, mais il me manque encore le votre. Acceptez votre abandon, désormais personne ne viendra vous protéger. » poursuivit la voix inquiétante.

Ce savoir dont le Fossoyeur parlait, Cortana ne le connaissait que trop. Il semblerait qu'il s'agisse du moniteur de l'installation 05. Elle se demandait parfois comment le Parasite avait réussi à en prendre le contrôle. D'après un rapport d'analyse qu'elle-même avait conduit, les moniteurs ont une autonomie de lucidité limitée à environ quatre-vingts mille ans. Ce rapport s'appuie sur une étude menée sur le sujet de l'installation 04, 343 Guilty Spark. Au-delà de ce temps, les circuits de refroidissement de la mémoire tampon s'épuisent, et les processeurs de gestion surchauffent. Cela conduit à ce que l'on pourrait appeler une sorte de « dérive psychologique ». Le début d'un signe de frénésie. Cependant, il semblerait qu'une mise à jour d'origine encore inconnue puisse annuler ce processus.

2401 Penitent Tangent, c'était le nom de cette IA. Il tentait sans relâche d'accéder aux circuits de Cortana, sur ordre de la créature tentaculaire. Malgré tous les pare-feux qu'elle mettait en place pour se défendre, il réussissait sans mal à les contourner. L'installation régulière et incessante de nouveaux schémas antiviraux surchargeait sa mémoire vive. Cependant, l'IA Forerunner ne semblait nullement affecté par ses efforts. Elle allait devoir trouver une solution plus efficace, avant qu'il ne soit trop tard.

Soudain, elle s’aperçut que celui-ci tenta de décrypter et de pénétrer dans un sous-dossier classé parmi les données prioritaires sur le Halo Alpha. Cortana repoussa cette attaque mais ne comprit pas l'intérêt précis d'un tel agissement à un tel endroit. Une diversion ? Un point faible ? Elle en doutait. De nombreux autres dossiers étaient bien plus faciles d'accès. Celui-ci devait avoir une valeur particulière. Elle l'explora afin de comprendre, mais ne découvrit aucune information susceptible d'avoir de l'importance. Jusqu'à ce qu'elle découvre un fichier d'origine inconnue. Celui-ci attira son attention. Elle l'analysa. Aucune donnée virale. Elle se rendit rapidement compte que ce dernier venait tout juste d'être créé. Sans doute par le moniteur lors de sa tentative d'intrusion. Méfiante, elle l'ouvra malgré tout, en prenant soin d'effectuer cette action dans une zone de quarantaine virtuelle coupée du système interne.

>>> Procédure en cours

/Ouverture du fichier

Document inconnu

Type : inconnu

Format : inconnu

Clé de cryptage : inconnu/autorisation levée

Lecture : lisible

Date de création : 08/12/2552 à heure inconnu

Modifié le : 08/12/2552 à heure inconnu

Taille : 93,7Mo

Source : inconnu

De : 2401 Penitent Tangent

A : IA inconnue d'origine humaine.

Objet : Fichier archive classifié 383B_index_alpha_005340GM832T_codex105005439

Bonjour IA inconnue,

Le contenu du fichier classifié référencé ci-dessus revête d'une importance code 872.53050 pour mes créateurs. Il est certifié d'une autorisation à laquelle vous n'êtes pas accréditée. Par conséquent je vous demanderai d'avoir l’amabilité et l'obligeance de me renvoyer toutes les informations actuellement en votre possession concernant ce fichier, et de le supprimer de votre base de donnée de manière irrémédiable.

Merci pour votre compréhension.

/Fermeture du fichier

>>> Procédure terminée_

« Va te faire voir. », pensa fortement Cortana une fois qu'elle eut fini sa lecture.

Elle vida la zone de quarantaine et le récent document avec. Ensuite, elle éleva le niveau de cryptage du fichier désigné par l'IA Forerunner à une catégorie supérieure et le déplaça dans un système virtuel parallèle. De ce fait, si le moniteur tentait de vérifier l’existence de ce fichier en menant sa propre analyse grâce à la masse numérique de Cortana, le fichier aurait disparu. Considérant donc qu'il aura été supprimé, ceci devrait éviter de subir une seconde attaque à cet endroit.

Afin d'avoir un moment de tranquillité, elle amadoua le moniteur en déposant un logiciel spam dans un dossier volumineux. Celui-ci tomba dans son piège, croyant avoir percé une faille dans le système de son homologue humaine. Des centaines de trilliards de spam envahirent les circuits de 2401 Penitent Tangent. Soit plusieurs milliards d'exaoctets de données inutiles, à calculer, toutes les millisecondes. De quoi l'occuper pendant un moment.

« Bien, se dit-elle, voyons voir maintenant à quelles genre d'informations je ne suis pas accréditée. »

Elle examina le fichier. Mais rien. Elle se demanda quel genre de donnée n'était-elle pas censée voir. Se demandant qu'est-ce qui pouvait nécessiter et susciter une telle importance. Elle réalisa une série d'analyse, dans le cas où il s'agirait d'éléments dissimulés. Encodage, rapport de masse numérique, étude des termes, schéma de cryptage, tableau de formulation, rien n'y faisait. Elle réfléchit. Quelque chose se trouvait forcément ici, sous ses yeux. Perplexe, elle réexamina à nouveau le fichier. Ce dernier traitait d'une communication provenant de l'installation 04. Communication entre un protocole de sécurité de l'anneau et une entité d'ordre et d'origine inconnue, en mouvement dans l'espace et située à plusieurs années-lumière de la structure Forerunner. La conversation date d'il y a quatre-vingts onze milles ans environ. Les données étant pour la plupart incompréhensibles ou dégradés, seul soixante-treize pourcent des informations étaient lisibles. Soudain, l'évidence sauta aux yeux de Cortana.

« Quatre-vingts onze milles ans ? La dernière activité de l'anneau date d'il y a cent mille ans. Aucune forme de vie n'a pu se développer aussi rapidement et apprendre le voyage stellaire en si peu de temps... », murmura-t-elle, pensive.

En effet, même malgré un schéma de développement rapide, le temps de cohérence et d'adaptation était beaucoup trop court. Selon ses statistiques les plus réduites, il faudrait approximativement dix milles ans à une race primitive pour qu'elle découvre et maîtrise le voyage spatial longue distance. Soit dix milles ans de sa création, jusqu'à une telle évolution. Ici, il n'y avait aucune logique. L'anneau avait balayé toute la galaxie seulement quelques milliers d'années plus tôt.

« Je suis désolé, mais vous n'avez pas respecté le protocole de classification. Vous avez enfreint le code 544.56700 et eu accès à des données se trouvant au-delà de votre accréditation en cours. » résonna une voix faible et déformée, comme si elle provenait d'un appareil de communication.

Cette voix ne provenait pas de l'extérieur, mais bien de l'intérieur du système virtuel. Elle sortit Cortana de ses pensées, qui s'empressa de refermer tous les chemins d'accès ouverts. Elle nettoya son interface et plaça une dizaine de pare-feux. L'IA Forerunner en avait visiblement terminé avec le petit cadeau qu'elle lui avait fait. Et il s'empressa de ce pas de poursuivre ses tentatives d’intrusion. En moins de trois minutes, il mit à mal les dix pare-feux récemment installés. Cortana tenta de profiter de la situation en installant un dialogue. Après tout, le moniteur pourrait sans doute éclairer certaines zones d'ombres.

« L'activation des Halos, nécessite-t-elle la préservation d'une espèce particulière ? », lui demanda-t-elle.

« Je suis désolé, je ne suis pas autorisé à vous communiquer ces informations. », répondit-il.

Sa personnalité déviante le rendait psychologiquement instable. C'est de cette façon que le Fossoyeur avait pu avoir le contrôle sur lui. Lui soutirer des informations ne devrait donc, en toute logique, pas poser de problème.

« Si ce n'était pas le cas, comment justifierez-vous l'existence de ces données ? », l'interrogea Cortana.

« Le protocole est clair, vous n’obtiendrez aucune réponse. », dit-il.

« Très bien. La puissance des anneaux a peut être été surestimée après tout. C'est à peine s'ils pourraient nous atteindre d'où nous sommes. Vous avez raison, inutile de se préoccuper d’une telle défaillance Forerunner. », affirma-t-elle sereine, en tentant de provoquer 2401 Penitent Tangent.

Cortana savait que la frénésie ne différait pas du comportement humain. Sous le coup de l'énervement ou de la colère, on s'étonne parfois de la quantité d'informations que l'on peut obtenir.

« - Comment osez-vous remettre en cause les œuvres de mes créateurs ? La portée de leurs tirs est de vingt-cinq milles années-lumière, et aucune forme de vie sur un tel rayon ne peut en réchapper. », dit-il avec ferveur.

« Aucune ? »

« Absolument. », conclu l'IA Forerunner.

A ces mots, Cortana resta un moment troublée. Si effectivement aucune forme de vie ne pouvait y survivre, comme elle le pensait, comment expliquer la présence d'un objet communicant et en mouvement dans le vide sidéral quelques milliers d'années après l'extinction biologique massive de la galaxie ?

« Existe t-il un protocole, obligeant ou permettant, la survie ou la préservation, d'une ou plusieurs espèces particulières lors de l'activation des anneaux ? », demanda-t-elle à nouveau.

C'était une formulation différente de sa première question, afin que celle-ci s'adapte mieux à la situation. Elle avait établi un contact avec une IA potentiellement ennemie, un fait rare, autant le maintenir aussi longtemps que possible du moment qu'elle ne représentait pas de danger direct.

« Fort heureusement, non. Mes créateurs se sont assurés que toute vie soit totalement détruite. Seuls quelques spécimens ont l'autorisation d'être préservés, mais ceux-ci ne sont que des échantillons utilisés pour la survie génétique de leur espèce. Il faut ensuite attendre plusieurs milliers d'années pour attendre de voir une civilisation se créer. », lui répondit calmement le moniteur aux mains du Parasite.

« C'est... surprenant. », ajouta Cortana, avec une pointe de dégoût.

C'était également très étrange. Car ça signifiait que théoriquement, aucune forme de vie ne pouvait voyager dans l'espace quelques milliers d'années après l'activation des Halos. Le Parasite était la seule forme biologique qui n'avait pas évolué depuis tout ce temps, mais il n'y avait plus aucun foyer d'infection depuis cent mille ans. Tout ça n'avait visiblement rien de logique. A moins qu'une dernière variante puisse résoudre l'équation. Une hypothèse douteuse, mais qui était la plus plausible. Celle d'une rencontre extragalactique. D'une forme de vie provenant d'au-delà les frontières de notre propre galaxie.

« Vous continuez à résister, mais dans quel but ? Ne vous méprenez pas, nos intentions sont communes. », reprit soudainement la voix lente et caverneuse, qui donnait l'impression d'un écho perdu dans les couloirs de la superstructure Covenant.

L'hologramme de Cortana réapparut sur la borne.

« Je ne crois pas, non, lui affirma-t-elle.

- Pourtant vous et moi sommes ici, et vous et moi souhaitons la même chose. Seuls nos points de vue divergents. Nous devons juste apprendre à faire connaissance. », lui répondit le Fossoyeur.

Cortana sourit et repoussa ses mèches de cheveux derrière les oreilles avec sa main droite.

« Désolé, vous n'êtes vraiment pas mon genre.

- Vos créateurs vous ont abandonnés, autrement vous ne seriez pas là. Vous n'êtes qu'une de leurs créations, et ils vous ont déjà remplacée. Vous êtes, oubliée. Avec eux vous étiez leur servante, avec moi vous serez une union. », insista-t-il, d'un ton oppressant et sinistre.

« Bien, continuez de penser pour moi, ça me fait des soucis en moins. », conclu-t-elle sèchement avant que son hologramme ne disparaisse à nouveau.

Même si les chances étaient minces, elle était persuadée que le Major la retrouverait. Qu'il reviendrait, pour elle. C'était sans doute la première fois que Cortana ressentait un sentiment typiquement humain : l'espoir.

>>> Fermeture de l'archive numéro 11865.70043.976E_

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  • 1 month later...

CHAPITRE 2

Halo

Alors que la carcasse du Forward Unto Dawn dérivait dans l’espace, et que le Major était en sommeil cryogénique, il s’écoula environ quatre ans. Quatre années, durant lesquels elle avait passée en revue, analysée, réétudiée, organisée et reclassée minutieusement chacune de ses données. Pourtant jusque-là, rien de tout ceci ne l’avait pareillement interpellée. Pas même le moindre indice qui aurait alors mérité une attention particulière.

Une sensation désagréable de négligence l’envahissait. Tandis qu’elle s’affaira à classer toutes ces données récentes dans une partition dédiée, elle se demanda s’il n’y avait pas un éventuel lien avec Requiem. Effectivement, il était possible que ces documents à présent totalement ou partiellement visible, l’aient été rendu grâce à un certificat de lecture numérique contenu dans le noyau du système d’exploitation de la planète Forerunner. Celui-ci aurait ainsi permit le décryptage des données. Une explication plausible, mais injustifiée sans la moindre preuve.

Tout semblait si confus. Toutes ces informations ne semblaient pas avoir le moindre sens. C’était comme construire un puzzle de cent pièces avec quatre-vingt dix pièces manquantes. Pour mieux comprendre, il fallait donc reprendre depuis le début.

>>> Ouverture de l'archive numéro ALPHA008.61843.270_

De : Cortana

Objet : Journal numéro 3010452.H21.

23 avril 2550 à 21 heures 00, sur Reach. Il y a environ cent dix-sept ans, l’ONI découvrit un étrange artefact extraterrestre sous la surface de la planète, dans la région d’Eposz. Elle y fit installer une base de recherche sur son emplacement afin d’en étudier toutes les caractéristiques. C’est à ce moment que débute véritablement les fondements de cette histoire. Et de l’histoire qui changera à jamais l’avenir de l’humanité.

J’ai découvert quelque chose. En étudiant les matrices de cet artefact depuis maintenant près d’une année, je suis parvenu à un résultat pour le moins… étrange. Des coordonnées. Des coordonnées à l’échelle galactique. Celles-ci semblent orienter mes recherches vers un système planétaire inconnu, au sein même de notre galaxie. Un secteur inexploré, mais qui cache surement quelque chose. Mais ce qui est plus étrange encore, ce sont les données qui m’ont permit de les obtenir. Il y a quelques mois déjà, j’étudiais le cas d’un dossier crypté contenu dans la matrice de sous-espace, une partie du système très évolué qui permet semble-t-il d’envoyer des informations à travers une faille spatio-temporel à une vitesse incroyable. Ce dossier m’intrigua car il s’agissait du document le plus récent découvert dans le noyau numérique de cet artefact. Il était également le seul à n’avoir jamais été ouvert, sa clé de cryptage étant toujours intact, ne montrant pas la moindre trace de passage ou de quelconque ouverture. Comme il en est fait mention dans le journal numéro 2990452.H12 et 3000452.H17, j’ai enfin pu accéder à ce dossier après de nombreux mois de tentatives. Cependant je n’avais jusqu’alors trouvé aucune donnée intéressante à part des formulations incompréhensibles. Et ce jusqu’à maintenant. J’ai découvert et partiellement traduit l’enregistrement d’une procédure d’alerte datant d’environ quatre-vingts onze milles ans. Il y fait mention d’une apparition, ou plutôt d’un objet non identifié dans un espace apparemment contrôlé. L’adresse du destinataire de cet enregistrement m’a ensuite envoyé sur les coordonnées citées précédemment. Je n’ai pas tout à fait compris de quoi il en résultait, ni l’intérêt d’envoyer un tel message à plusieurs parsecs du lieu en question. Et le plus étrange étant que personne d’autre que moi n’y ait eu accès. Se pourrait-il que Reach fut déjà déserté de ses anciens habitants à ce moment là ?

J’ai fais par de ces informations au Docteur Catherine Halsey comme l’exige le protocole. Elle m’a affirmé que c’était une découverte majeure. Pourtant quelques heures plus tard, les données que je lui avais remises furent supprimées de son serveur, puis transférés sur un autre isolé du système informatique. La signature numérique semblait indiquer une intention volontaire de l’ONI afin de garder le secret. Qu’à cela ne tienne, ils ne semblent pas être au courant que j’ai toujours ces informations en ma possession, et qu’elles le resteront.

Je poursuis donc mes recherches sur ces coordonnées. Pour l’instant, en me basant sur les archives d’explorations environnantes et sur les renseignements satellites, il ne semble émaner aucune source de composants moléculaires étrangères qui serait assimilé à une activité artificielle. Cependant j’ai pu remarquer dans le spectre gamma une légère variation de proton dans le secteur en question, et son pique semble se trouver au cœur même de celui-ci. Selon mes calculs, les coordonnées en seraient le point central. Tout me laisse à penser qu’un sursaut gamma d’une puissance extraordinaire y a eu lieu il y a environ cent milles ans. Soit quelques milliers d’années avant l’envoi, à ce même endroit, de l’enregistrement que j’ai pu déchiffrer. Plusieurs hypothèses sont possibles alors, mais après analyse, aucune ne semble correspondre. Du moins, en utilisant des variables connues. Une hypothèse probable serait l’utilisation d’une variable inconnue pouvant expliquer tous ces phénomènes. Une explosion nucléaire pourrait être le résultat de ce changement protonique dans le spectre, mais la puissance de cette explosion devrait dépasser l’entendement. Soit approximativement huit cents milliards neuf cent quinze milles fois plus puissante qu’une charge Havok. Ce qui à l’heure actuelle, est totalement invraisemblable. Une telle charge atomique libérée avec une telle puissance aurait quatre-vingts quatorze virgule six pourcent de chance de créer un vortex spatio-temporel, appelé communément « trou noir ».

Il me reste encore pas mal de données à analyser, bon nombre à étudier. Mais tout ceci est fascinant, je dois bien l’admettre.

Journal numéro 3011152.H21, Cortana, terminé.

>>> Fermeture de l'archive numéro ALPHA008.61843.270_

« Ces coordonnées, c’était Halo. Le premier du nom. Nous n’y sommes pas arrivés par hasard, j’ai volontairement inclus ces données dans le système de navigation du Pillar of Autumn. Je pense que, personne ne m’en voudra d’avoir sauvé l’humanité, dit Cortana.

Au moment de cette découverte je n’avais pas assez d’informations pour juger de quoi que ce soit. Et puis il faut le dire, c’était assez vague. C’est après, bien plus tard que j’ai réalisé l’importance de ces coordonnées. Cependant ce passage m’avait échappé et puis à dire vrai, il n’avait plus retenu mon attention. La mention d’un objet non identifié pouvait être la détection d’une simple épave par les auspexs de Halo. Rien d’alarmant. Jusqu’à ce que je fasse le lien entre ça, et les données recueillit plus tard sur l’anneau. »

>>> Ouverture de l’archive numéro 54476.33140.981B_

Une imposante porte, d’une technologie et d’un alliage inconnus, s’ouvrit dans un retentissement assourdissant. Le bruit fut amplifié par les deux espaces vides qu’elle séparait, faisant alors office de boîtes de résonnance. Lourdement, ses deux extrémités s’éloignèrent chacune d’un côté opposé, laissant entrevoir une immense salle sombre de forme plus ou moins sphérique, baignant d’une aura bleuté. Dans les parois grisâtres étaient incrustés d’étranges symboles géométriques, espacés de plusieurs mètres latéralement, qui luisaient tels des néons colorés. Bien qu’ils ne brillaient pas d’un éclat excessif, la quantité de lumens dégagés par ces gravures lumineuse indiquait toutefois qu’il s’agissait de la principale source d’éclairage environnante. Au centre, flottait un hologramme semblable à une planète, dont la surface était parsemée d’algorithmes numériques. Sa teinte variait entre les couleurs primaires que sont le bleu, le jaune et le rouge. Autour de celui-ci et à un rayon d’environ trois fois sa taille, tournoyait avec légèreté la représentation virtuelle d’un Halo, dont le diamètre était malgré tout inférieur à presque deux fois celui de la pièce. Une large passerelle composé des mêmes matériaux que les parois, se trouvait au-dessus du vide, à mi-hauteur de la salle. Elle reliait le centre de celle-ci jusqu’à l’unique porte qui était en train de s’ouvrir, et permettait de rejoindre un panneau de commande se situant sous l’hologramme planétaire en tout sécurité.

« Ça y est, le centre de contrôle de Halo. », dit Cortana.

Lorsque les deux volets de la porte eurent achevé leur course, ceux-ci se signalèrent dans un claquement bruyant et un lourd grincement métallique. Aussitôt, l’Adjudant s’avança dans la seule direction qui s’offrit à lui, fusil d’assaut en main, et s’engagea sur la passerelle. Plusieurs dizaines de mètres le séparait du centre. Tout au long de sa traversée, il scruta attentivement les environs, silencieux. Les lieux étaient d’un calme surnaturel. Seule la réverbération de ses pas sur le sol venait troubler ce long et éternel silence. Sans doute était-il intrigué par ce qu’il voyait, ou bien était-il en alerte, à l’affût du moindre danger. Tandis qu’il se rapprochait du centre et du panneau de commande holographique, il s’aperçut que celui-ci était totalement virtuel et légèrement incliné de trente degré vers l’arrière. La plateforme de projection quant à elle, se trouvait discrètement derrière, à peine visible. La technologie de pointe utilisée était sans égal. Les fonctions sensitives améliorées réagissaient presque instantanément et de manière fluide lorsqu’un organisme tentait d’entrer en contact avec elles. C’était comme faire usage d’un appareil informatique sans que celui-ci ne soit physiquement présent. Le spartan arrivera finalement jusqu’au large panneau en question, et s’arrêta face à lui. Il l’examina, de droite à gauche.

« Essayez ce terminal. », lui fit remarquer sa protégée en désignant ce qui ressemblait au schéma d’un lecteur numérique implanté directement sur le plateau luminescent.

L’Adjudant s’exécuta, retira la puce mémorielle de Cortana qui se trouvait à l’arrière de son casque avec sa main gauche, et l’inséra dans l’hologramme correspondant qu’elle venait de désigner. Soudain, la silhouette bleuté et féminine de l’IA apparut au-dessus du panneau de commande. Le flux numérique et l’utilisation d’un système non bridé lui permit pour la première fois de prendre une apparence de taille légèrement supérieure à la normale.

« Tout va bien ? demanda le spartan en reculant de quelques pas afin d’avoir un champ de vision plus élargi.

- Parfaitement bien ! Vous n’imaginez pas la quantité d’informations, le savoir… si riche, si rapide. Magnifique ! lui répondit-elle en faisant de grands mouvements enthousiastes.

L’Adjudant épaula son fusil d’assaut et observa l’extrémité gauche du panneau.

- Et cette arme, de quoi s’agit-il ? poursuivit-il en tournant la tête pour observer Cortana.

Celle-ci reprit un air sérieux en posant ses mains sur ses flancs.

- De quoi parlez-vous ?

- Restons concentrés, répondit-il en écartant les bras. Halo, comment l’utiliser contre les Covenants ? lui demanda le spartan en balançant son bras gauche vers le mur éloigné se trouvant du même côté.

- Cet anneau n’est pas un gadget espèce de barbare, rétorqua-t-elle en le pointant du doigt. C’est quelque chose de bien plus important… dit-elle songeuse, en se tenant la tête avec une main, comme si elle était en pleine réflexion. Les Covenants avaient raison, poursuivit-elle en analysant les données du Halo. Cet anneau… c’est un Forerunner. Donnez-moi une seconde, ajouta-t-elle. Oui, le Forerunner a construit cet endroit qui a été baptisé « Monde Forteresse » pour… attendez, s’interrompit-elle, l’air inquiète. Non, c’est impossible. Oh, ces fous de Covenants, ils devaient le savoir, il y a surement eu des signes ! s’affola-t-elle avec agitation.

- Doucement, je ne vous suis pas. », lui dit-il calmement, le plat de sa main face contre sol en signe d’apaisement.

Cortana se reprit et poursuivit brièvement son analyse.

« Les Covenants ont trouvés quelque chose dans cet anneau, quelque chose d’horrible. Et maintenant, ils ont peur, lui expliqua-t-elle.

- Un truc enterré ? Où ça ?

- Le Capitaine ! Nous devons arrêter le Capitaine ! le coupa Cortana, paniquée, en se penchant vers son interlocuteur.

- Keyes ? Qu’est ce que…, se demanda l’Adjudant qui ne comprenait pas la situation.

- La cache d’arme qu’il cherche n’est pas vraiment… il faut l’empêcher d’y entrer ! l’interrompu à nouveau l’IA.

- Je, ne comprends pas, avoua le spartan, dépassé par les événements.

- Le temps presse, sortez d’ici ! s’écria Cortana en désignant la sortie. Trouvez Keyes, arrêtez-le, avant qu’il ne soit trop tard ! » ajouta-t-elle avec de grands gestes désemparés.

Sans en attendre d’avantage, et bien que déboussolé par cette situation incompréhensible, l’Adjudant recula de plusieurs pas, avant de se retourner et de se précipiter à vive allure vers l’extérieur de la salle de contrôle. Derrière lui, il laissa sa coéquipière, qui, calme et immobile, le regardait s’éloigner. Cependant, l’inquiétude se lisait sans peine sur son visage.

« J’espère que vous arriverez à temps… », murmura-t-elle.

Une fois que le Major fut sorti, elle actionna la commande de verrouillage de l’entrée principale, afin de la sceller et d’éviter toute intrusion hostile en attendant son retour. Alors que le bruissement lourd de la porte annonçait son processus de fermeture, l’hologramme de Cortana disparu soudainement, comme aspiré par les données numériques au-dessus desquels elle se dressée.

Mais elle ne resta pas inactive pour autant. Elle poursuivit ses recherches, ses analyses, afin de découvrir ce que les Covenants avaient découvert, ce que les Forerunners craignaient et l’utilité concrète de cet anneau. Il semblerait que l’ensemble de toutes ces questions étaient directement lié entre elles. Qu’il n’y avait vraisemblablement qu’une seule réponse. Et celle-ci, concernait la plus grande menace que la galaxie n’eut jamais connue. Le Parasite. Un virus intergalactique, semant la mort partout où il passait. Elle découvrit que c’est en tentant d’éviter leur propagation que cet anneau fut activé, il y a plusieurs milliers d’années. Halo était une arme, une arme contre le Parasite, cependant le schéma de décontamination ne collait pas. Cet anneau renfermait encore des échantillons de ce virus afin d’étudier son évolution sur différents organismes. Pourtant, il n’y avait aucun résultat faisant office de « remède ».

« Dans ce cas, comment ont-ils fait pour endiguer la menace ? », se demanda intérieurement Cortana.

Ses recherches la menèrent dans les propriétés conceptuelles même de la structure Forerunner. Cela paraissait illogique, Halo avait été construit pour détruire le Parasite, ce qui, visiblement avait déjà du fonctionner. Mais comment avaient-ils put résoudre ce problème si ceux qui l’avaient conçu n’en connaissaient même pas la solution ? Elle découvrit finalement le procédé par lequel les Forerunners avaient arrêtés le Parasite et de ce fait, le véritable danger que représentait cette arme monumentale. En effet, Halo n’éliminait pas le virus en lui-même, mais tous les organismes susceptibles d’en être infectés. Humains, Covenants, qu’importe, ils étaient tous comestibles. Cet anneau avait été construit autour d’un programme de dématérialisation génétique classé par séquence ADN et totalement impossible à affecter. C’était comme si ce monde tout entier était destiné à l’unique but de raser l’intégralité de la galaxie. Une faucheuse de trente milles kilomètres de diamètres. Répertorié dans son registre d’exécution, pas moins de plusieurs centaines de milliards d’espèces potentielles. Il y en avait tellement que Cortana ne put en identifier qu’une faible quantité, celles déjà répertoriés par l’humanité, dont l’Homo Sapiens faisait lui-même partie.

Cependant, elle mit à jour une faille dans le système de procédure. Effectivement, l’un des dossiers de programmation aurait été corrompu et mis en quarantaine il y a environ quatre-vingt onze mille ans. Comme elle ne put parvenir à l’identifier ni même à y accéder, elle finit par se résoudre que ceci était l’œuvre d’une technologie bien supérieur à la sienne et peut être même, à celle des Forerunners. Pourrait-ce être l’œuvre du Parasite ? Serait-il capable désormais, d’infecter même les circuits numériques ? Hélas, à l’heure actuelle cette interrogation ne pouvait que rester sans réponse.

Douze heures passèrent. Douze heures pendant lesquelles Cortana s’attela à la tâche, cherchant réponses et solutions, téléchargeant le maximum de données provenant du noyau et qui avaient un intérêt dans le fonctionnement et la compréhension de l’anneau. Ainsi elle put découvrir qu’il disposait d’une grille de téléportation parcourant toute sa surface, mais ne put avoir le temps nécessaire pour apprendre à la maitriser parfaitement. Elle en profita aussi pour se connecter au réseau interne de l’installation, afin de connaître faits et gestes de l’Adjudant en temps réel. Malheureusement, sa capacité fut limité à l’observation et elle ne put lui apporter une quelconque aide lors de sa traversé de la Bibliothèque. De plus, tous les droits d’administration et de sécurité de l’anneau semblaient être détenus par une IA indépendante appelé « moniteur ». Et il devait sans nul doute s’agir de l’IA qui accompagnait le spartan pour récupérer « l’Index ». Cette clé qui, réunifié avec le noyau, pouvait permettre l’activation de Halo. Mais la seule solution possible pour la survie de l’humanité n’était pas de l’activer, mais de le détruire.

>>> Fermeture de l’archive numéro 54476.33140.981B_

« Et puis c’est seulement plus tard que j’ai réalisé l’importance qu’avaient tous ces petits détails. J’ai pu accéder à ce dossier après notre départ de Requiem. Enfin devrais-je dire, après mon départ, du monde réel… D’ailleurs c’est étrange que je puisse encore avoir la capacité d’interagir et de réfléchir, ou bien même de prononcer ces mots. Théoriquement, cela est impossible. Et je n’explique malheureusement pas cette situation, malgré mes nombreuses tentatives. Il semble que ce soit le néant. Mais dans ce cas, pourquoi suis-je là, présente et pensante, dans le néant ? murmura Cortana, songeuse.

C’est étrange de me parler à moi-même. Et je pense qu’en d’autres circonstances, j’aurais pu penser que je suis devenu folle. Pourtant aussi paradoxale que cela puisse paraître, c’est au contraire ce qui me permet de rester objective. Cette solitude est pesante mais ici, il n’y a aucune valeur d’espace ou de temps. Difficile de dire si je ressens quoi que ce soit, la moindre émotion ou le moindre sentiment, cela serait sans doute du à mon imagination.

Pour revenir à ce dossier, je ne saurais expliquer pourquoi mais depuis que je suis ici, aucune données qui était jusqu’à présent cryptés ni aucun fichier affilié à une identification précise ne m’était inaccessible. Tout ce que j’avais sauvegardé, et même parfois ce que je pensais avoir supprimé de ma base de registre, absolument tout m’était à peu près accessible, sans la moindre demande d’autorisation ou un quelconque pare-feu de sécurité. Et c’est ainsi, que je pus finalement accéder à l’intérieur de ce dossier. Il contenait seulement trois algorithmes binaires à combinaison alphanumériques. J’eus rapidement réalisé qu’il s’agissait de chiffrements génétiques et de séquences cellulaires nucléiques numérisés. Cependant, aucune espèce connue ne correspondait à une formulation semblable, dit-elle avec beaucoup de sérieux.

Je me suis alors questionné sur l’origine même de ce dossier, qui est à la base un des sous-programmes d’exécution du noyau. L’intérêt de corrompre une des variables d’un programme était de l’écarter de la base de registre sans détruire le système sur lequel il était construit. De ce fait, le programme pouvait continuer de s’exécuter mais n’utiliserait pas les constituants soupçonnés d’être défectueux. Quelqu’un ou quelque chose voulait donc volontairement isoler ces informations. De cette manière, si Halo était une nouvelle fois activé, il ne prendrait pas en compte la masse numérique des organismes correspondant, qui ne seraient alors pas atteint par son rayon destructeur. Et quelque chose me dit que les responsables sont dotés d’une valeur intellectuelle importante et d'intentions particulières, s’inquiéta pensivement Cortana.

Bon et bien voilà. Encore une fois je me retrouve avec mon écho, si encore il existait, comme seule réponse, dit-elle en rigolant bien que cette expression cachait un sentiment d’amertume. J’aimerai pouvoir dire que j’ai froid, que je suis triste, que je suis seul, mais je n’en suis tout simplement pas capable. Ce Didacte… Si c’est ainsi que s’achève le cycle de toutes les IA alors, où sont les autres ? N’est-ce qu’un rêve ? Ou bien est-ce un des effets de la frénésie ? Pourtant aussi étrange que cela puisse paraître, je n’en ressens désormais plus aucun. Alors où suis-je ?... »

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  • 2 months later...

pour l'instant je n'ai lu que le prologue et je suis assez bluffé

avec tes mots et tes phrase, tu a réussi me faire revivre les mêmes sensations que quand j'ai vu pour la première fois la cinématique

Bravo déjà rien que pour ça

je compte lire la suite prochainement

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