Sirkan teste Halo : Anniversary

Halo : Anniversary – Le retour du roi ?

Nous y sommes, Halo : Anniversary est disponible dans la plupart des magasins depuis quelques jours. Il est donc temps pour nous de faire un premier bilan sur ce qui pourrait être – ironiquement – le meilleur épisode depuis Halo : Combat Evolved.

Revendiqué par l’équipe de développement comme un grand cadeau aux fans, voyons si Halo : Combat Evolved est encore capable de séduire en 2011.

Halo : Anniversary est comme vous le savez une copie conforme de la campagne originale. Les nouveautés se caractérisent par une surcouche graphique basée sur le moteur de Reach, la présence de terminaux et de crânes ainsi qu’une prise en charge de Kinect pour quelques fonctions et autres bonus. Le multijoueur se compose de 7 cartes toutes crées pour Halo : Reach, afin de « ne pas éparpiller la communauté multijoueur Halo », dixit les développeurs.

La campagne

La première chose que l’on remarque, c’est cette fameuse surcouche graphique. Les développeurs nous annonçaient une version améliorée du moteur de Reach, et pour une fois ce n’était pas exagéré. Mais que personne ne se fasse d’illusions, les développeurs ont tout de même été limités par le moteur du jeu original.

En tant que fan éprouvé du premier épisode, j’attendais énormément de ce remake, notamment pour le simple fait de pouvoir rejouer à Halo : CE sans être rebuté par l’aspect graphique toujours impressionnant actuellement mais finalement plus que vieillissant, il faut l’admettre.

Les choix de 343 Industries ont été très respectueux vis-à-vis du jeu original : ils ont su attiser l’exaltation, les joies, les peurs, autrement dit les plus beaux souvenirs que j’ai de Halo : Combat Evolved. Une partie de moi était donc impatiente d’espérer pouvoir revivre ces moments, ceci en haute définition.

Sachez que l’aspect graphique de cette réédition est surprenant, parfois décevant, mais souvent très impressionnant si on prend en compte les limitations techniques évoquées plus haut. 343 Industries a beaucoup de passion et de respect envers l’univers, ainsi que d’attention sur les petits détails qui ont toujours fait le charme des jeux Halo; on le constate parfaitement dans le jeu.

Et, selon moi, les développeurs vont avec cette réédition réussir à obtenir la confiance de la part des fans que Bungie a eu à une époque, avant de quitter l’aventure.

Pour autant, même si le rendu graphique n’est parfois pas toujours incroyable, on se surprend à ne jamais le critiquer à cause du mode classique. Ce mode qui autorise le joueur à repasser sur l’ancien moteur graphique avec le bouton back.

Cette fonctionnalité représente beaucoup pour moi. Ce n’est pas pour son aspect fun, quoique… Chacun des jeux Halo – à l’exception de Reach – a apporté son lot d’innovations dans le monde vidéoludique console. Les véhicules, le mode cinéma, le mode Forge, le matchmaking efficace, etc. Tant de choses qui ont ensuite été reprises, répercutées chez la concurrence et qui a poussé le niveau des FPS consoles vers le haut. Alors que Reach se limite à l’agrégation de 10 ans de savoir-faire et de fonctionnalités « à la mode », Halo : Anniversary innove et apporte une fonctionnalité qu’on aimerait voir se démocratiser dans tous les remakes de jeux vidéo.

On le constate particulièrement du fait de la réaction commune à la majorité des joueurs. Simplement un « Ooooh ! », parfois ponctué d’un « Mais… C’était trop moche avant ?! » pour les plus néophytes.

Durant toute la campagne, je me suis donc amusé comme beaucoup à comparer les deux versions, dans tous les environnements possibles du jeu. Le constat est global, Halo : Anniversary permet à n’importe quel joueur en 2011 de découvrir ou redécouvrir Halo : CE, de retrouver toutes les forces du jeu qui a propulsé la Xbox et qui a fait multiplier par 10 la qualité des FPS sur consoles…

… Mais il fait ressortir les défauts.

Eh oui, Halo : CE a beau être un de mes plus beaux souvenirs vidéoludique, les ficelles utilisées sont plus que flagrantes aujourd’hui, et parfois tout bonnement fatigantes. Certes, ces couloirs Forerunners ou Covenants ont beau avoir été plus que soignés et correctement texturés, ils sont ennuyants. Qui plus est, on perd son chemin, pour le retrouver, pour le reperdre, pour enfin apprendre qu’on doit retourner à notre point de départ et donc se reperdre, puis se reretrouver, …

Bien que ça ne peut-être un point de reproche puisque c’est le jeu original, il faut avouer que, particulièrement sur ces points, le jeu a vieilli dans le mauvais sens du terme.

Cependant, d’autres points ont très correctement subi les aléas du temps. Notamment l’intelligence artificielle développée par un seul homme à l’époque : Chris Butcher, alors âgé de vingt et quelques années. Sur ce point, on constate qu’en dix ans, l’IA de Halo : CE reste une excellente IA. Comme l’expliquait Chris dans une excellente entrevue réalisée à l’époque par HowStuffWorks , les ennemis ressentent l’environnement et ont une réelle capacité d’analyse. Je m’incline donc à nouveau devant la performance de cet homme qui, à lui seul, a réussi à créer une IA qui dix ans plus tard n’a pas à rougir devant la concurrence actuelle et qui arrive même à surpasser des jeux récents comme Rage par exemple.

Autre point extrêmement important : la difficulté. On retrouve ici la vraie signification du mot Légendaire. Puisque certains passages sont au mieux masochistes, au pire carrément impossibles en jouant seul. Je redoute désormais à nouveau les floods, le tir à la tête n’est plus possible, certaines armes tout simplement inefficaces. La messe est dite : « Amen ». Franchement, quel plaisir ! C’est aujourd’hui qu’on constate clairement que la standardisation de Halo au fil des épisodes a ruiné certains aspects du jeu. Qui dira que les floods sont intéressants à combattre dans Halo 3, après avoir joué à Anniversary ?

Car si la difficulté a été réduite au fur et à mesure des épisodes, d’où l’ajout des crânes pour faire plaisir aux hardcores gamers, on pourrait ici presque dire que ces derniers sont facultatifs, tellement la difficulté est intense. Je peux donc affirmer que je ne jouerai jamais seul en Légendaire avec tous les crânes activés dans Halo : Anniversary. Ça, c’est dit.

La coopération prend donc ainsi tout son sens, avec la possibilité de jouer jusqu’à deux joueurs en écran splitté, en liaison multiconsole ou encore sur le Xbox Live. Et en effet, c’est bien plus amusant de revivre le jeu avec la fonctionnalité qui l’a popularisé. Cependant, on regrettera certains bugs en coopération sur Xbox Live : chargements de textures parfois anormalement longs, freezes entre deux changements d’affichage (anciens/nouveaux graphismes), ou encore déconnexions intempestives. On espère qu’un patch vienne rapidement corriger ces quelques problèmes.

Parlons enfin des quelques fonctionnalités bonus, comme la 3D et Kinect. Bien que j’ai un capteur Kinect chez moi, mon salaire ne me permet pas de m’acheter une TV 3D, et encore moins de l’apprécier puisque je trouve que c’est une technologie globalement assez gadget.

Cependant, j’ai pu tester la 3D sur Halo : Anniversary. Celle-ci est de bonne facture, on peut régler la profondeur en fonction de notre acuité visuelle, c’est assez impressionnant dans les niveaux en intérieur, et avec certaines armes comme le Needler. Un plus, pour les possesseurs de TV 3D, très loin d’être indispensable cependant.

Côté Kinect par contre, c’est un peu plus intéressant, bien qu’on soit là aussi face à une fonctionnalité gadget. Je ne vous parle pas du fait de pouvoir recharger par la voix – ce qui en plus d’être injouable est complètement inutile – mais de la fonction « Analyser ». Cette fonction permet de passer dans un mode qui fait un peu penser à la vision nocturne de Halo 3 : ODST et qui permet d’examiner chacun des objets et personnages contenus dans le jeu pour les stocker dans une « bibliothèque » personnelle. Au cours de vos aventures donc, cette bibliothèque se remplira, et vous pourrez y consulter chaque modèle 3D et le faire tourner avec les mains en plus d’avoir toute une description sur l’objet/personnage.

Donc au final, cette campagne ?

Concrètement, cette campagne reste majestueuse. Particulièrement pour les personnes ayant adoré le premier épisode, mais aussi pour les personnes n’ayant jamais eu l’occasion d’y jouer. Beaucoup d’aspects sont rebutants pour les nouveaux venus mais l’occasion est là pour vivre et s’amuser sur l’une des meilleures campagnes d’un jeu Halo. Pour preuve, si ma petite amie s’éclate dessus, c’est qu’il y a une raison, on reste loin des Sims tout de même !

Halo a donc toujours ce caractère jouissif et envoûtant, et ceci dix ans plus tard.

Et pour le multijoueur ?

Voici venue la question épineuse du multijoueur. Je ne m’étendrai pas énormément dessus dans ce test qui avait pour objectif de se focaliser sur la campagne. En tout cas, le multijoueur de Halo : Anniversary fera certainement débat au sein de la communauté.

Je fais malheureusement partie des gens qui n’ont pas ou peu apprécié le multijoueur de Halo : Reach par rapport aux autres épisodes. J’ai été très rapidement ennuyé sur le Xbox Live, comparé aux centaines d’heures que j’ai pu passer sur Halo 3, ou Halo 2.

Alors voilà, d’un avis proprement personnel, reprendre le multijoueur de Reach était à la fois une bonne idée pour Halo : Anniversary, mais en même temps une déception. Dans le sens ou les parties Halo : CE sur Xbox Connect était grandioses et que j’aurais aimé, tout comme pour la campagne, pouvoir revivre ses émotions sur le Xbox Live.

Au-delà de ça, les cartes sont toutes superbes. Elles compensent à elles seules la médiocrité de la plupart des cartes de Reach. Mais à mon sens le multijoueur manque de saveur comparé à la campagne. Le changement entre les deux est assez rude.

L’arrivée de Anniversary reste donc positive puisqu’elle améliore la qualité des cartes. Cependant, il est indéniable que même avec la Title Update, on voit que le multijoueur de Reach ne peut pas émuler le multijoueur de Halo : CE, il n’a jamais été pensé pour cette utilisation et malgré tous les efforts de 343 Industries, on le constate assez rapidement.

Ainsi, le multijoueur plaira énormément à ceux qui ont adoré celui de Reach. Mais je crains qu’il déplaise à ceux qui ne l’ont pas apprécié. Je tempérerais mes propos en précisant qu’en partie personnalisée, il est assez facile de se rapprocher des conditions Halo : CE en supprimant le recul, etc.

Conclusion

Halo : Anniversary réussit clairement son pari : faire découvrir ou redécouvrir un jeu qui a largement contribué au succès de la Xbox. Les nouveautés sont les bienvenues et 343 Industries a fait le choix judicieux de respecter énormément le jeu original, appuyé par un travail remarquable de Certain Affinity et Saber Interactive. On regrettera tout de même les quelques bugs rencontrés notamment en ligne, mais rien n’est définitif puisqu’un patch peut toujours être délivré.

Pour ma part, j’ai réussi à retrouver les sensations que j’ai pu éprouver il y a dix ans. Inutile de vous dire qu’il en sera certainement de même pour vous si vous avez débuté à la même époque. Pour les nouveaux, c’est l’occasion de découvrir l’origine de la saga, qui nous annonce encore beaucoup de surprises pour les années à venir. La balle est désormais dans le camp de 343 Industries.