L’interview du magazine Edge.

Edge publie à son tour de nombreuses informations quant à Halo : Reach. Après les scans dont nous vous parlions dernièrement, le site du magazine nous propose une interview de certains des membres du studio pour éclaircir certains points concernant leur prochain titre.

Halo a toujours été en relation avec de grandes catastrophes – de la terre envahie en passant par la chute de Reach par les Covenants. Comment parvenez-vous à apporter une touche positive aux joueurs ?

Marus Lehto : Il est vrai que chacun des jeux de la série est assez noir, avec l’humanité constamment en péril. Mais au cœur de cette histoire, il y a quelque chose de très fun, le fait que vous, le joueur, incarniez le héros chargé de sauver l’humanité. C’est la petite lumière au bout du tunnel. Reach va dans le même sens – vos actions et celles de la Noble Team, les sacrifices et les douleurs que vous avez à subir, aboutissent finalement aux événements se déroulant dans Halo : Combat Evovled, Halo 2 et Halo 3. Sans vos efforts, rien de cela ne se serait déroulé.

Donc, est-ce que les joueurs sont vraiment confrontés à une grande menace ?

ML : Reach, c’est comme le Titanic – nous connaissons la fin depuis le début. Reach est entrain de tomber et 700 millions de personnes vont, du coup, périr. C’est une histoire très sombre à raconter, et notre but est de permettre au joueur de prendre part aux aventures de la Noble Team, à leurs efforts, et d’avoir la satisfaction de toujours se battre pour continuer à avancer et d’accomplir des actions, aux finalités dont nous ne pouvons pas vous parler pour le moment. Ce succès représente ce qui est si gratifiant à la fin.

Est-ce un challenge supplémentaire pour vous, développeurs, de créer une histoire et des missions qui montrent que la situation empire en permanence, et de récompenser les joueurs tout en leur disant qu’ils sont entrain de faire ce qui est nécessaire ?

ML : Il s’agit de la limite entre le côté obscure de l’histoire et le cœur du jeu en lui même, dans lequel vous devez aussi vous amuser. Nous concentrons tous nos efforts pour nous assurer que la campagne soit vraiment le point d’orgue de ce que nous développons. Nous n’essayons pas de créer une histoire et d’y mettre un jeu pour qu’elle prenne forme. Nous créons un jeu, qui est d’abord et avant tout, impressionnant à jouer, et l’histoire est un excellent moyen d’immerger le joueur en lui. C’est un vrai défi de faire en sorte que les joueurs sentent qu’ils font quelque chose d’utile tout au long du jeu.

Joseph Tung : L’approche que nous avons utilisé pour la campagne change énormément de ce que nous avons pu faire auparavant. Au début, nous avons commencé avec une histoire, un background, et au lieu d’essayer d’écrire une narration linéaire pour faire en sorte que les missions soient en accord, nous avons concentré nos efforts sur le jeu en général en incorporant des tas d’idées pour obtenir des missions qui nous semblaient vraiment sympathiques. Finalement, une histoire ne peut pas rester aussi modulable, il faut savoir la solidifier. Nous avons fini par obtenir une histoire vraiment différente tout comme le jeu dans son ensemble.

Du fait que les événements de Reach prennent place avant ceux de n’importe quels autres Halo, comment expliquez-vous que nous n’ayons jamais vu certains de ces ennemis et de ces armes auparavant ?

ML : L’une des justifications – et c’est l’une des choses avec lesquelles vous avez à adhérer – est que durant Reach, nous avons chacune des puissances militaires, les Covenants et l’UNSC, à leur apogée en terme de puissance. Ils viennent sur Reach avec tout ce qu’ils ont et certaines de ces choses n’ont sûrement jamais quitté la planète. Ils ont disparu en même temps qu’elle. Il s’agit de l’un des éléments que nous avons utilisé.

Brian Jarrard : Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous n’est perdu sommeil en tentant de justifier la chose. Nous avons l’habitude de tricher depuis la premier volet, le Master Chief n’avait, par exemple, jamais essayé d’utiliser une seconde arme et il y arrive soudainement dans Halo 2. Il s’agit de quelque chose de très intéressant en terme de gameplay mais cela ne colle pas forcément avec l’aspect de l’univers.

JT : Vous allez voir certains objets qui sont des sortes de prototypes de ce que vous avez retrouvé dans les précédents volets, ils ressemblent à des versions moins avancées – le DMR [le nouveau fusil des Marines dans Reach] est dans cette optique.

Certains joueurs n’ont pas du tout apprécié Halo tel qu’il était présenté dans ODST car son histoire était plus consistante et plus mise en avant, de plus, elle n’était pas vraiment dans la lignée des précédents volets, à savoir des aliènes, des complots…

ML : Reach continuera à aller dans ce sens, car il n’a pas les contraintes liées au fait de devoir continuer la suite d’une histoire comme c’était le cas dans Halo 2 ou Halo 3. Il s’agissait d’un vrai fardeau pour nous qui avions à développer ces jeux, car nous voulions souvent faire des choses que nous étions contraints d’abandonner car ça ne collait pas avec l’histoire, ou alors car nous avions d’autres priorités pour alimenter la narration. Reach nous permet de repartir de zéro. Nous avons injecté de nombreux moments forts au sein de la campagne qui vont intéresser le joueur – des moments nouveaux et excitants, et différents de la routine qui consiste à marcher dans une zone et de combattre toutes sortes d’intelligences artificielles. Il s’agit du point de départ, de ce sur quoi nous avons travaillé pendant fort longtemps, mais nous continuons d’apporter des suppléments à la campagne, et de toujours offrir quelque chose de nouveau aux joueurs à chaque moment de la partie.

Alors, est-ce que le jeu est en accord avec le livre dont vous vous êtes inspiré ?

ML : Nous faisons en sorte de respecter l’univers d’Halo, et nous sommes très prudents pour ne pas faire d’erreurs en ce qui concerne sa chronologie. L’histoire se déroule durant les événements du livre, mais vous ne jouerez pas ce qu’on retrouve dans ce dernier, le jeu prend place dans l’arrière-plan. Nous nous intéressons à une petite partie de ce qui se déroule sur Reach.

JT : Il y aura certaines choses que les fans les plus fidèles auront du mal à intégrer, mais il en y aura d’autres qu’ils vont absolument adorés.