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[Review] Halo : Rise of Atriox

En mai 2017, nous apprenions que 343 Industries et Dark Horse Comics se lançaient dans un nouveau partenariat après Halo : Escalation et Halo : Tales from Slipspace. Du 30 août 2017 au 7 février 2018 parurent les cinq numéros de la série Halo : Rise of Atriox, consacrée à l’histoire du chef brute Atriox, l’antagoniste introduit en février 2017 dans Halo Wars 2.

Rise of Atriox représentait la promesse d’apporter une profondeur inédite à un personnage loué par les développeurs comme un des protagonistes les plus ambitieux de la saga. Si Halo Wars 2 nous présentait un Atriox puissant par lui-même et par son armée de Parias, le jeu ne s’attardait pas particulièrement sur son intelligence tactique ni ses convictions. Telle était donc la mission de ces cinq numéros.

Halo : Rise of Atriox est indisponible officiellement en français, mais vous trouverez des liens vers les fan-traductions tout au long de l’article. Il appartient aux anglophones parmi vous d’encourager la production des prochains comics en vous procurant les version commerciales.


Informations commerciales

Ces informations sont publiées en date du 09/06/2017 et peuvent être amenées à évoluer avec le temps.

Dates de sortie : 29 mai 2018 (compilation)
Disponibilité : Neuf /Occasion
Site conseillé : Librairies / Amazon / Book Depository
Prix conseillé : 10 €

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Août 2017. Le premier numéro de Rise of Atriox s’ouvre sur un choix surprenant, puisque le personnage éponyme n’y tient même pas le rôle principal. Il se distingue à peine des autres Brutes représentées. C’est le sergent Kress, une Marine de l’UNSC, qui tiendra ce rôle, alors qu’elle est propulsé à la tête des survivants de son unité dès la première page. Plutôt que de nous plonger directement dans le passé d’Atriox à la première personne, Cullen Bunn a décidé de nous présenter la situation initiale à travers les yeux de ses ennemis. La situation peu enviable des Brutes et leur fanatisme suicidaire paraissent d’autant plus évident que même les humains se rendent compte de leur situation.

C’est Eric Nguyen, qui avait déjà officié sur Halo : Helljumper, qui s’occupe du dessin, et son style colle parfaitement à l’histoire qui y est racontée. La profusion de larges zones encrées, ainsi que des effets de fumée et de particules, sont la marque de fabrique de cet artiste, donnant un relief chaotique à ses scènes d’actions. Exactement ce qu’il fallait pour caractériser les affrontements sauvages causés par les Brutes. Les tons choisis par le coloriste Jeremy Colwell accompagnent la montée en sauvagerie de l’action. Si certains visages humains souffrent d’aplats un peu trop unis, Nguyen sait très bien retranscrire les émotions de ses personnages, et les Brutes elles-mêmes bénéficient d’une profusion de détails qui rend dans toute leur texture leur cuir tanné par la guerre.

Ce premier numéro pose donc le contexte de la série : exit la stylistique conventionnelle de Halo : Escalation (dont nous avons déjà discuté dans une autre review), place à des artistes au trait plein de caractère, qui nous renvoient à Halo : Fall of Reach et son illustrateur Felix Ruiz. Pourtant, le premier numéro est vite terminé et l’histoire ne semble pas avoir commencé.

Vous trouverez la fan-traduction de ce numéro ici.


Septembre 2017. Le second numéro de Rise of Atriox s’ouvre sur une couverture magnifique et puissante d’Alexis Briclot, qui signera toutes la série. Cette simple illustration parlera immédiatement aux joueurs de Halo Wars 2 : les événements derrière la scène où Atriox arrête l’épée de son bourreau avant de la retourner contre lui seront décrits dans ce numéro.

Mais avant d’arriver à cette scène, les motivations d’Atriox sont dévoilées à travers son opposition à son supérieur Élite, à qui le scénariste Jody Houser n’a même pas donné de nom pour laisser la vedette à Atriox. L’histoire se tient peu de temps après le premier numéro, pour mieux opposer la violence physique qu’il représentait à celle morale mise en avant dans cette deuxième histoire (bien que l’action ne soit pas en reste). La page d’introduction installe par ailleurs un concept repris dans les numéros suivants : le contexte des événements du numéro précédent ne sont indiqués qu’en introduction du suivant, permettant à chaque numéro de se concentrer sur son action. Une reprise de la présentation d’Atriox par Isabel au début de Halo Wars 2 participe également à nous rappeler la raison d’être de cette série. Cette page introductive récurrente est néanmoins maladroitement intégrée, lourde, et au final assez peu explicative.

Au dessin, on trouve cette fois Josan Gonzalez, dans un style plus lissé que celui de Nguyen, mais tout aussi personnel avec ses lignes épaisses, ses environnements foisonnants et ses visages aliens expressifs. La palette de Colwell est très similaire à celle du premier numéro et respecte parfaitement les contrastes qui rendaient la scène de la rébellion d’Atriox dans Halo Wars 2 si mémorable.

Ce deuxième numéro s’impose comme la véritable entrée en matière de la série, et confirme que le lecteur s’est embarqué dans une histoire d’un genre graphique ambitieux pour la saga Halo.

Vous trouverez la fan-traduction de ce numéro ici.


Octobre 2017. L’épisode de la rébellion d’Atriox étant passé, il est temps de s’attarder sur sa montée en puissance, abordée en filigrane dans les Journaux de Phœnix de Halo Wars 2. C’est également l’occasion d’aborder d’autres sujets concernant Atriox : sa prévoyance tactique et son rapport avec ses Parias.

De manière similaire au premier numéro, cette troisième histoire ne se concentre pas principalement sur Atriox, puisque c’est son second Decimus que l’ont suit durant la majeure partie de l’histoire. À partir d’une situation initiale, aux airs de prétexte scénaristique, on est amené à la rencontre de Sig Raan. Il s’agit d’un personnage inédit et inventif, qui se place dans la lignée des protagonistes Écorcheurs manipulateurs et arrivistes de la trilogie Kilo-5 et de Halo : Retribution. C’est également l’occasion de ramener brièvement les Drones sur le devant de la scène après des années d’oubli. Sans trop en dire sur le final, celui-ci présente en toute clarté un aspect important des convictions d’Atriox, en opposition aux doctrines de l’Alliance Covenante : le respect qui doit animer ses hommes. Une structure claire mais par endroits trop transparente, caractéristique du scénariste John Jackson Miller.

Jonathan Wayshak, qui avait fait forte impression dans Halo : Tales from Slipspace avec On the Brink, met son style très reconnaissable au service de l’esthétique des Brutes. Tout en lignes violentes, bourré d’expressions faciales hyperboliques, détaillé dans tous ses aspects et utilisant des gimmicks caractéristiques des vieux comics, le style de Wayshak apporte à ce numéro une identité graphique encore jamais vue dans la saga Halo. Même le lettrage se laisse parfois emporter par ce dynamisme, et la palette utilisée par Colwell se garnit pour suivre le mouvement.

Le dessin de Wayshak et le final de Miller font sans aucun doute de ce troisième numéro le plus mémorable de la série, qui entre ainsi dans sa deuxième partie.

Vous trouverez la fan-traduction de ce numéro ici.


Décembre 2017. Un retard de plus d’un mois a frappé le quatrième numéro de Rise of Atriox. La couverture indique clairement qu’il couvrira l’histoire de Let ‘Volir, le Commandant de vaisseau dans Halo Wars 2, et c’est Tristan Jones qui est annoncé à l’illustration. Au final, le numéro indique pourtant que c’est un certain Hayden Sherman qui a pris sa place.

Let ‘Volir n’était pas exactement un inconnu. Quelques détails sur ses motivations avaient été partagés avant la sortie du jeu et les Journaux de Phœnix approfondissaient son histoire, mais il manquait les détails de l’événement clé qui l’avait poussé à se mettre au service des Parias. C’est justement cette histoire qu’aborde Alex Irvine (déjà auteur sur Halo : Tales from Slipspace et Ilovebees !) dans ce quatrième numéro, qui met cette fois-ci en scène une nouvelle facette de l’intelligence d’Atriox. Après une savante manœuvre, il met le commandant Élite au pied du mur, à la fois stratégiquement et moralement. ‘Volir n’est néanmoins pas éclipsé dans cette histoire, puisqu’il fait bel et bien preuve de sa propre intelligence tactique, différente et complémentaire de celle d’Atriox.

Le travail de Tristan Jones sur Mad Max : Fury Road – Furiosa promettait de faire des merveilles sur Rise of Atriox, avec un style toujours sauvage, mais bien distinct de celui des trois numéros précédents. Mais le remplacement inexpliqué par Hayden Sherman a fait mentir ces promesses pour faire retomber la série, le temps d’un numéro, dans les écueils de Halo : Escalation. Sherman n’est autre qu’un artiste encore nouveau chez Dark Horse Comics, qui n’a pas de scrupules à utiliser la licence comme terrain d’entraînement pour ses nouvelles recrues, quitte à ce que la qualité ne soit pas au rendez-vous. C’est exactement le cas ici : les formes dures et le trait faiblement défini ne parviennent pas à se faire passer pour un véritable style comme celui de Felix Ruiz sur Halo : Fall of Reach.

Bien que doté d’un scénario d’un réel intérêt, cet antépénultième numéro n’égale pas la force de caractère de ses prédécesseurs, ni même n’atteint un niveau de qualité convainquant. Il reste pourtant dans le thème graphique général, et ne marque pas une erreur de parcours à même de réduire l’intérêt de la série.

Vous trouverez la fan-traduction de ce numéro ici.


Février 2018. Après la débâcle de publication de la précédente histoire, le cinquième numéro doit conclure la série, et il faut s’assurer qu’il le fasse correctement. C’est donc le duo le plus expérimenté qui en a la charge : John Jackson Miller et Jonathan Wayshak reprennent du service après avoir assuré le troisième numéro.

De la révolte d’Atriox au recrutement de Let ‘Volir, la série s’était principalement concentrée sur une période où Atriox n’était pas encore un Roi sur l’échiquier galactique. Cette dernière histoire se déroule après la chute de l’Alliance Covenante et reprend largement le déroulement narratif du premier numéro, comme pour boucler la boucle de la série : Atriox apparaît peu et le sujet de l’histoire est similaire, alors que l’incarnation même des raisons qui l’ont poussé à se rebeller contre l’Alliance Covenante cherche à le défier. Intelligence tactique, leadership, convictions, toutes les facettes d’Atriox sont rassemblées le long de l’histoire jusqu’à un final qui se trouve être un peu trop semblable à ce qu’on avait vu dans le troisième numéro.

Les similarités se retrouvent logiquement aussi dans l’aspect visuel, puisque c’est le même dessin caractéristique de Wayshak qui illustre cette conclusion. Une occasion de constater que le lettrage de Simon Bowland, bien trop sage, se sera mal adapté au style général de la série, et de finir de polariser l’opinion du lecteur sur l’aspect visuel de Rise of Atriox. Car si l’ont peut saluer la volonté de la série de se distinguer par une succession de styles peu conventionnels dotés d’une forte identité, c’est un choix qui l’expose au regard critique de chaque lecteur. Les styles lissés vus dans Halo : Blood Line et Halo : Initiation ont pour avantage de ne heurter aucune sensibilité artistique, alors que Halo : Rise of Atriox, comme Halo : Tales from Slipspace et Halo Graphic Novel avant lui, connaîtra immanquablement des partisans appréciant son côté « indé » (comme l’auteur de cette review) et ceux qui auraient préféré quelque chose de plus terre-à-terre et « sérieux ».

Vous trouverez la fan-traduction de ce numéro ici.


La compilation de Rise of Atriox s’éloigne des grands formats auxquels nous avions eu droit récemment pour Halo : Library Edition pour revenir à un format à couverture rigide plus classique, équivalent à celui de Halo : Tales From Slipspace. Et contrairement aux précédentes compilations, celle de Rise of Atriox se veut chiche en contenu exclusif : une unique page qui aide un tantinet à replacer la série dans son contexte. Cet ouvrage s’adresse clairement à ceux qui veulent mettre la main sur tous les numéros à la fois dans un format physique, et sur ce point au moins la qualité d’impression et la tenue en main ne font pas défaut.


L’avis de Lunaramethyst :

  • Un vraie profondeur apportée au personnage d’Atriox
  • Des styles variés et novateurs…
  • …qui ne toucheront forcément pas certains lecteurs.
  • Quelques baisses visibles en qualité graphique
  • Une compilation oubliable

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phoenixlechat

Lunar, le travail que tu abats au sein de la Team Hfr m’impressionne. Tu es un gros bosseur. Merci.
Quant à la BD en question, j’ai déjà exprimé mon point de vue dans les divers épisodes. Je n’ai pas aimé. Les graphismes donnent l’impression d’un travail bâclé. C’est dommage cette profondeur du personnage ne m’a pas effleuré à cause de ça.